"Se nourrir est un besoin, savoir manger est un art" F. Rabelais

F. En affaires

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a) L’art du baisemain et de la conversation


Incontournables, les cocktails professionnels. Les timides ne sont pas à l’aise. Et, bien souvent, cela se gâte au moment des présentations. « On présente une femme à un homme, de la personne la plus jeune à la plus âgée, sauf si c’est le PDG qui a 30 ans, rappelle Marie-Louise Pierson, auteur de L’Intelligence relationnelle, aux Editions d’Organisation. A cela, il convient d’ajouter un mot sympathique qui valorise celui qui est présenté. » Autres règles élémentaires : ne jamais dire : « Enchanté », et regarder dans les yeux la personne que l’on vous présente. « Daniel Toscan du Plantier avait la fâcheuse habitude de vous parler tout en promenant un regard circulaire afin de ne pas laisser passer une célébrité, sourit Bernard Cazenave, producteur de films et “militant obstiné” du savoir-vivre, selon sa propre formule. Dans certaines manifestations, je fais le baisemain… quitte à prendre un coup de poignet dans le menton. » On aurait tort de croire que cette pratique est révolue. Elle revient en force dans les réceptions un peu formelles. « Le cadre novice doit se garder de commettre l’erreur de faire le baisemain à toutes les femmes mais seulement à l’hôtesse et aux femmes les plus âgées » 

Quid de la conversation ?
« Il faut éviter d’avoir une conversation trop “carriériste”, surtout passée une certaine heure de la journée. Mais l’essentiel, c’est de poser des questions à l’autre et de l’écouter », « Le vrai savoir-vivre, c’est la noblesse du coeur. »



b) Les pièges du déjeuner d’affaires avec une femme


Une multitude de petits détails peut faire pencher la balance du bon ou du mauvais côté.
« Plus de 80 % des hommes font l’erreur de s’effacer devant une femme lorsqu’ils entrent dans un restaurant ». Mais bien des femmes ignorent que c’est le seul lieu public dans lequel l’homme doit les devancer en arrivant et en sortant.


Pour éviter de se faire mal juger, Daniel Porot suggère une petite phrase du genre : « Pardon, je me permets de vous précéder… » « Bien entendu un homme courtois confie le manteau au vestiaire, propose la banquette et ne plonge pas le nez dans la carte pendant une heure… même si celle-ci est somptueuse ».

Une fois à table, « on ne souhaite jamais “bon appétit !”, ajoute la baronne. Cette multitude de petits détails peut faire pencher la balance du bon ou du mauvais côté ». Dernièrement, une acheteuse m’a confié qu’elle préférait travailler avec moi plutôt qu’avec Tartampion, car « c’est “un gros mufle mal élevé” », raconte Gérard Viquel. Entre hommes, le déjeuner est-il aussi le lieu
de tous les dangers ? C’est bien souvent le délicat sujet de l’addition qui trahit le plus distingué des hommes d’affaires. « Parfois, l’un me dit : “Tu permets, je prends un deuxième cigare pour ce soir.” Certes, il n’y a pas de petites économies, mais c’est un comportement de pignouf ! »



Autre cas de figure :
l’addition est partagée et celui qui a abondamment festoyé sans laisser le moindre pourboire récupère discrètement celle-ci pour se faire rembourser par sa société. Il n’y a pas non plus d’excuses pour les pingres qui font mine de sortir trop tard leur portefeuille. « Si l’on tient à régler l’addition, il suffit de s’esquiver au début du déjeuner pour remettre sa carte bancaire au
maître d’hôtel ».


c) Quinze règles du savoir-vivre en affaires


1 - Dans une entreprise, vous devez toujours saluer (geste discret ou sourire) les personnes que vous croisez dans l’ascenseur, les bureaux, les couloirs… y compris à la cafétéria.
2 - Si le téléphone sonne dans le bureau de votre directeur, levez-vous et faîtes mine de partir. Le plus souvent, il vous fera signe de rester et appréciera votre geste.
3 - Evitez l’aspect trop formel de la carte de visite en barrant votre nom pour vous exprimer à la première personne ; ajoutez une formule de politesse courte et signez celle-ci.
4 - Un homme entre toujours avant une femme au restaurant. Cette règle n’étant pas toujours connue, vous pouvez ajouter, selon l’interlocutrice : « Je me permets de vous précéder. »
5 - Au restaurant, faites remettre la carte à chacun avant d’accepter la vôtre : le maître d’hôtel saura ainsi que vous prenez en charge l’addition.
6 - Ne vous lancez pas dans une lecture approfondie de la carte, mais faites rapidement votre choix et, surtout, ne souhaitez jamais « bon appétit ».
7 - Si vous êtes une femme et que vous invitez un homme, celui-ci doit systématiquement proposer par courtoisie de régler l’addition. Vous précisez alors que vous y tenez et que, bien entendu, c’est votre entreprise qui l’invite.
8 - Ouvrez la porte du taxi côté trottoir à la personne qui vous accompagne afin qu’elle puisse s’y engouffrer et contournez le taxi pour vous y installer. Il est toujours désagréable de devoir enjamber la banquette.
9 - Si vous vous habillez Friday wear, « chic décontracté », optez pour la version jeans impeccable et mocassins et non pantalon de velours râpé et vieilles Nike.
10 - Si vous êtes une femme, portez des robes plutôt que des tailleurs sombres ou à rayures. N’hésitez pas à assumer votre féminité : c’est le signe que vous vous positionnez en dehors de toute compétition. Vous êtes déjà arrivée !
11 - A un cocktail, ne monopolisez pas la parole plus de cinq minutes auprès des personnes en vue afin que les autres autour d’elles ne piaffent pas d’impatience et vous coupent la parole.
12 - Présentez toujours une femme à un homme et de la personne la plus jeune à la plus âgée, sauf si elle est d’un rang hiérarchique supérieur.
13 - N’utilisez jamais la formule « Enchanté » mais plutôt « Bonjour Monsieur, je suis ravi de faire votre connaissance ».
14 - Avant de quitter un cocktail, saluez les personnes qui vous ont invité et celles rencontrées pour la première fois… que vous souhaitez revoir.
15 - A une réception, ne présentez pas votre compagne par la formule « mon
amie », mais énoncez sobrement son prénom et son nom. Ceci évitera toute interrogation – ou raillerie – sur la durée de l’engagement : passade, intérim ou mariage imminent



d) Le copinage de haut niveau


Si l'on veut se faire des amis parmi la fine fleur de l'élite, il faut donner de sa personne. Des maladresses au téléphone, qui n’en fait pas ? A commencer par celui qui décroche le combiné et lâche un « Allo, qui est à l’appareil ? » au lieu de se présenter d’emblée. « On ne s’annonce jamais par un “Monsieur Dupont » mais par son prénom et son nom. “Bonjour madame, Jean Dupont, pourrais-je parler à Pierre Durand ?” Si l’on précise sa fonction, on ne mentionne jamais son titre
[professeur, ambassadeur…] ».

Point délicat : les appels jamais retournés. « C’est non seulement un manque de civisme mais une
négation totale de l’autre. C’est comme si quelqu’un frappait à votre porte et que vous n’ouvriez pas.

Un Anglais ou un Américain retourne systématiquement l’appel, même si sa réponse est négative. » Autre source de mécontentement : « Le téléphone sonne souvent dans le vide le vendredi, et c’est exaspérant ». Aussi est-il courtois de brancher en permanence sa boîte vocale, si l’on en dispose. Certes, les secrétaires ont disparu… excepté pour quelques décideurs. Mais, là encore, il faut les faire intervenir à bon escient.

En clair, si l’on veut se faire des copains parmi la fine fleur de l’élite française, on donne de sa personne. C’est bien le moins.



e) Le savoir vivre au téléphone


Les conseils qui suivent s’appliquent particulièrement à la maison. La formule pour répondre au téléphone est l’interjection «allo». Par respect, quand nous appelons quelqu’un, laissons sonner au moins sept coups avant de raccrocher. Ce nombre de coups peut nous surprendre… surtout si nous possédons plusieurs appareils et que nous disposons d’un répondeur; mais pensons à ceux qui ne sont pas à l’aise avec cette dernière nouveauté technologique, ou aux personnes qui sont occupées ou aux gens âgés qui se déplacent plus lentement.


Respectons les heures d’appel qui se situent entre 9 h et 21 h. Nous pouvons téléphoner avant ou après ce temps accordé, si nous connaissons bien les habitudes de notre parenté ou de nos amis. À moins d’en avoir la permission, respectons aussi le moment des repas en évitant de téléphoner à ces moments.


Lorsque nous répondons à un appel qui ne nous est pas adressé, utilisons la formule «un instant s’il vous plaît», et avertissons la personne demandée. Si cette dernière est occupée ou absente, offrons de prendre le message. Devant une voix inconnue il est de mise de vouvoyer les gens.


Si nous composons un numéro qui ne rejoint pas la personne désirée, ne demandons pas: «qui parle?», mais plutôt «Est-ce que je suis chez…»? Devant une réponse négative, s’excuser de notre erreur et saluer gentiment notre interlocuteur s’avère essentiel.


Sachons que c’est toujours celui qui appelle qui doit raccrocher le premier. La formule de politesse en terminant une conversation téléphonique est «Au revoir».


Plusieurs personnes sont désarmées lorsqu’elles se voient au prise avec un répondeur ou une boîte vocale. S’identifier, laisser un court message et répéter à deux reprises son numéro de téléphone (pour faciliter l’écoute et la transcription) avant de raccrocher est une preuve délicatesse.


Quant au téléphone portable (cellulaire), agissons avec décence et éteignons-le lors d’un spectacle, d’une conférence, d’une réunion, au cinéma, à l’église ou au restaurant. S’il nous arrive de recevoir un appel en public, s’excuser, s’éloigner, être discret et bref, est une marque de courtoisie. Tout comme le téléphone conventionnel cette nouveauté technologique demande de se soumettre là aussi à certaines règles de savoir-vivre. Lors de nos prochains appels téléphoniques, soucions-nous des autres en adoptant des comportements appropriés.

Egger Ph.